Les élections sont une pure mascarade
http://www.humanrights-geneva.info/Tunisie-Les-elections-sont-une,6706 7 octobre 09 - L’avocate tunisienne Radhia Nasraoui dénonce la répres...
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Mari tabassé
Hamma Hammami, le porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, et époux de Radhia Nasraoui, a ainsi été tabassé par la police la semaine passée alors qu’il posait le pied sur le tarmac de l’aéroport de Tunis. Son crime ? Il venait d’appeler au boycott des élections dans une interview accordée à Al-Jazira et France 24 lors d’un déplacement à Paris. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) regrette qu’« une fois encore les voix dissidentes soient systématiquement rappelées à l’ordre et que le pouvoir en place n’hésite pas à recourir à tous les moyens, y compris à la violence ».
Parmi les neuf partis en lice pour les législatives, seul le parti de Ben Ali a pu valider ses listes dans l’ensemble des circonscriptions du pays. L’opposant Mustapha Ben Jaafar, fondateur du Forum démocratique pour le travail et les libertés, a pour sa part été écarté de la course. Il a appelé lundi à voter pour le « seul candidat sérieux » de l’opposition, Ahmed Brahim, le chef d’Ettajdid (Renouveau, ex-communiste).
Radhia Nasraoui estime que « plusieurs centaines de prisonniers politiques » croupissent dans les geôles de Ben Ali. Parmi eux des militants de gauche, des syndicalistes et « beaucoup de jeunes qualifiés de salafistes ou terroristes ». Les conditions de détention seraient très dures : « Toute personne arrêtée en Tunisie est torturée. La torture est quotidienne, c’est une méthode de gouvernement. Elle est destinée à obtenir des aveux, à terroriser, à casser les opposants. »
Soutien de Sarkozy à Ben Ali
Selon la militante des droits de l’homme, cette lutte affichée contre le « terrorisme » assure à Zine el-Abidine Ben Ali une impunité aux yeux de l’Occident. « En Tunisie, on dit que sans le soutien des Etats-Unis, de la France et de l’Italie, Ben Ali n’aurait jamais été au pouvoir. »
Aujourd’hui, l’avocate, qui est membre de l’ordre, ne se sent plus protégée contre les violences policières. La raison ? « Les médias occidentaux ne parlent plus de nous, ni de la répression. Il y a un vrai changement depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Sarkozy soutient à fond Ben Ali. Sarkozy veut contrôler les médias, donc il n’autorise pas les chaînes françaises à en parler. » La militante reconnaît qu’il y a encore des exceptions, comme France 3. Mais du coup, les Tunisiens se tournent de plus en plus vers Al-Jazira ou YouTube pour entendre une autre voix.