Dix ans de prison ferme pour les meneurs de manifestations à Gafsa, en Tunisie

Plus de trente personnes ont été condamnées, dans la nuit de jeudi 11 à vendredi 12 décembre, pour leur implication dans le mouvement de pro...

Plus de trente personnes ont été condamnées, dans la nuit de jeudi 11 à vendredi 12 décembre, pour leur implication dans le mouvement de protestation qui a soulevé la région de Gafsa, dans le sud-ouest tunisien, au premier semestre 2008, après le trucage d'un concours d'embauche chez le principal employeur local. Des peines de dix ans de prison ferme ont été prononcées contre six dirigeants du mouvement, dont son porte-parole, Adnane Hajji, par un tribunal de première instance de la ville, située à 350 kilomètres de Tunis.

Selon le verdict du procès, seuls cinq des trente-huit Tunisiens prévenus pour leur implication dans les troubles ont été relaxés. Une source judiciaire, citée par l'AFP, indique que les autres ont été condamnés "à des peines allant de deux ans d'emprisonnement avec sursis à dix ans d'emprisonnement ferme".

Les prévenus ont été reconnus coupables "d'entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens et rébellion armée commise par plus de dix personnes au cours de laquelle des voies de faits ont été exercées sur des fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction", précise cette source judiciaire.

"UNE PARODIE DE JUSTICE"

Mohieddine Cherbib, coordinateur d'un comité de soutien des habitants de Gafsa en France, a été condamné par défaut à deux ans de prison, tandis que l'opposant Fahem Boukaddous, correspondant de la chaîne dissidente Al-Hiwar émettant d'Italie, a été condamné, lui aussi par défaut, à six ans de prison, selon leur avocat joint par téléphone à Gafsa.

Pour la défense, ce procès, ouvert le 4 décembre et suivi par deux avocats et deux syndicalistes français, constitue une "parodie de justice". Me Mokhtar Trifi, président de la Ligue de défense des droits de l'homme, affirme que des "prévenus n'ont pas été interrogés", que "les avocats n'ont pas plaidé", et que "le verdict a été prononcé à la sauvette au milieu d'une salle remplie de policiers".

Selon un autre avocat, Me Chokri Belaid, "les prévenus ont été molestés et évacués de la salle, l'audience à été interrompue pendant plusieurs heures avant une annonce surprise et irrégulière du verdict en pleine nuit".

Malgré les demandes de la défense, le président du tribunal a refusé des expertises médicales pour des détenus se disant victimes de torture, ainsi que la citation de plusieurs témoins. La source judiciaire citée par l'AFP affirme, elle, que "certains des avocats de la défense ont affiché leur hostilité au respect de la procédure (...), s'opposant à la poursuite normale de l'examen du dossier".

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